Il y a un an jour pour jour ou presque, le Premier ministre Jean Castex sollicitait l'avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur le manque d'attractivité des métiers et les difficultés de recrutement des entreprises. Si les propositions du CESE semblent ne pas avoir trouvé grâce à vos yeux, le constat demeure. Je vous cite : « il est insupportable d'être encore à un taux de chômage de 7,4 % et d'avoir dans le même temps un retour unanime des chefs d'entreprise sur les difficultés de recrutement ». Si le constat est bon, les réponses semblent toujours éloignées des réalités. L'ajustement de l'assurance chômage selon la situation du marché du travail et la modification du montant de l'indemnisation, des critères d'éligibilité ou encore de la durée de l'indemnisation sont autant de mesures qui ne ramèneront pas les chômeurs vers l'emploi. Le contexte est à vos yeux propice à une telle réforme du fait de l'augmentation massive des offres d'emploi, mais une fois de plus, vous semblez considérer que les chômeurs seraient peu enclins au travail et qu'il faudrait les sanctionner. Pourtant, la démarche de mise en lumière de l'attractivité était la bonne. Les chômeurs ne doivent pas être amenés vers le travail avec brutalité, mais accompagnés vers des métiers valorisants, attractifs et adaptés aux qualifications des candidats.
Plutôt que de mener une politique injuste de l'assurance chômage, nous devrions réfléchir à des solutions aux freins structurels : salaires, conditions de travail, accès au logement, mobilité, garde d'enfants ou encore formation. Nous pourrions être rassurés par la volonté affichée d'œuvrer pour le « travailler mieux ». Mais vous souhaitez une énième concertation – vous avez au moins l'honnêteté de reconnaître que concertation ne vaut pas négociation – à l'automne, avec des assises du travail dans le prolongement du CNR. Pour nous, travailler mieux commence par gagner plus. Loin de votre comité Théodule, nous, députés élus et légitimés dans les urnes, proposons une mesure prête à être votée que Marine Le Pen a présentée pendant la campagne présidentielle : permettre aux entreprises d'augmenter de 10 % les salaires jusqu'à trois fois le SMIC en les exonérant des charges supplémentaires correspondantes. Voilà du concret, monsieur le ministre !
Nous espérons que votre tendance à ignorer le Parlement disparaîtra rapidement. Si votre Conseil national de la refondation est un nouvel outil inutile et déconnecté, les députés du Rassemblement national, eux, sont bien présents. Allez-vous enfin vous préoccuper de l'attractivité des métiers ?