Depuis des décennies, les gouvernements ont cherché à inverser la courbe du chômage sans y parvenir durablement, et l'objectif du plein emploi s'est éloigné. Or, tout gouvernement a la responsabilité d'engager les réformes nécessaires pour garantir à chacun un emploi de qualité. La pandémie a par ailleurs bousculé les habitudes et transformé les attentes de la société, qui a subi une crise inédite. Les politiques économiques et sociales de cette période, résumées par le « quoi qu'il en coûte », ont permis une reprise économique vigoureuse. La politique de l'offre porte ses fruits : les entreprises recrutent et la courbe du chômage s'est inversée. Le corollaire est une pénurie de main-d'œuvre. Aux métiers en tension de longue date s'en ajoutent de plus inattendus. Les salariés quittent leur emploi non seulement pour gagner plus, mais parce qu'ils veulent plus de flexibilité et d'autonomie, ainsi que du lien et du sens. Cela oblige les chefs d'entreprise à être inventifs dans leur gestion des ressources humaines. Il faut repenser les vieilles méthodes et les solutions d'hier.
Nos politiques doivent bien sûr rester protectrices quand cela s'impose. Par un accompagnement personnalisé des plus fragiles, elles poseront les termes d'un nouveau contrat social qui n'oppose pas protection, liberté, responsabilité, autonomie et efficacité. Monsieur le ministre, l'ambition du plein emploi est légitime. Le texte que nous aurons à examiner prochainement, qui vise à rendre l'assurance chômage plus réactive au marché du travail, s'inscrit dans une feuille de route comprenant huit chantiers qui ne laissent rien au hasard.