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Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du mardi 7 novembre 2023 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2024 — Mission défense (état b)

Sébastien Lecornu, ministre des armées :

Sachez que j'ai également beaucoup de respect pour le président Coquerel !

La réalité, c'est que même pour le ministre que je suis, il existe un gage puisque je procède à la construction budgétaire en fonction de l'évolution de la programmation. J'irai même plus loin : de tous les ministres des armées de la Ve République, je suis sans doute celui qui est le plus contraint pour bâtir sa programmation, aucune loi de programmation militaire n'ayant été aussi bavarde que celle-ci. Je ne le regrette pas, puisque j'ai participé à ces débats avec vous, mais si vous comparez les premières lois de programmation et celle que nous avons adoptée cette année, vous remarquerez bien la différence. Vous avez même prévu dans le rapport annexé, en votant des amendements, des dates-jalons pour l'installation de certains équipements et indiqué des rythmes à respecter en matière de ressources humaines – y compris pour la réserve – et sur d'autres aspects opérationnels. Bref, la programmation est par définition contrainte.

Lorsque j'étais assistant parlementaire, j'ai moi aussi gagé sur le tabac et sur les jeux, comme tout le monde. Dans le cadre d'une loi de programmation, il y a inévitablement des gages, ce qui ne nous empêche pas de convenir d'un accord entre nous. Si je ne parle pas du gage, je veux au moins évoquer le choix politique qui est fait. Vous avez eu raison de le préciser, monsieur Coquerel, j'assume devant vous des choix politiques consistant à fixer des priorités. Moi aussi, j'aurais aimé mettre davantage d'argent sur les infrastructures, mais je dois tenir compte de l'enveloppe qui m'a été donnée et qui correspond aux contraintes existantes.

Il n'y a pas d'un côté une majorité politique qui aurait des contraintes, et de l'autre des oppositions qui n'en auraient pas. Le principe de réalité doit guider des partis qui se veulent des partis de gouvernement.

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