Je vous souhaite la bienvenue, Monsieur le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, pour votre première audition devant notre commission, laquelle sera suivie probablement d'une longue série tant les questions liées à l'agriculture intéressent de près nos commissaires.
Nous venons d'ailleurs de créer six missions visant à contrôler l'application des lois votées sous la précédente législature, dont deux missions portant sur les lois relevant de votre portefeuille : la loi visant à lutter contre la maltraitance animale et à conforter le lien entre les animaux et les hommes, dont les rapporteurs d'application sont Anne-Laurence Petel et Danielle Simonnet ; et la loi relative à l'assurance récolte, rapportée par Frédéric Descrozaille et Julien Dive.
Vous vous apprêtez à nous présenter votre feuille de route pour les prochains mois, où vous devrez traiter de nombreux dossiers et répondre à de nombreuses attentes, comme nous avons pu le constater ensemble lors de notre visite du 9 septembre dernier à Terre de Jim, dans le Loiret, en présence du Président de la République, dans cette région Centre que vous et moi connaissons bien et où la plaine de la Beauce, notamment, satisfait pleinement à sa mission productrice, nourricière et exportatrice.
À cette occasion, le chef de l'État a annoncé les axes de la future loi d'orientation et d'avenir agricole que vous devriez nous soumettre en 2023. Nous vous interrogerons évidemment sur leurs contenus, qui sont autant de défis à relever : l'orientation et la formation, la transmission des exploitations, l'installation des jeunes agriculteurs, la transition et l'adaptation face au changement climatique, dont les effets sont conséquents cette année, en particulier s'agissant de la gestion de l'eau.
Emmanuel Macron l'a dit clairement : « Je veux que dans les prochains mois on puisse déployer et mettre en œuvre les projets qui ont été traduits dans le Varenne de l'eau (…). Je veux qu'on puisse aller au bout des bassines, des retenues collinaires. » Comment comptez-vous vous y prendre ?
Un autre sujet préoccupe depuis plusieurs années les agriculteurs et les élus car il conditionne la réussite de toutes les politiques agricoles et la préservation de notre souveraineté alimentaire : la juste rémunération des agriculteurs, donc, le prix d'achat de leurs productions.
Dès le mois de juillet, notre commission s'est penchée sur l'application de la loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs (loi EGALIM 2), sur le rapport de Nicole Le Peih et Grégoire de Fournas. Nos rapporteurs ont notamment regretté que, dans les filières soumises à la contractualisation obligatoire, celle-ci ne soit pas en vigueur pour une grande majorité de producteurs. Vous avez vous-même dénoncé les pratiques des grandes enseignes, engagées dans une course aux prix bas qui ne garantit pas la marge des producteurs. Comment comptez-vous assurer l'application des lois EGALIM 1 et 2 pour fixer des prix conformes à la justice économique et préserver l'avenir de notre agriculture ?