Je vais vous satisfaire, Monsieur Potier, en prenant pour référence l'année 2016 : depuis cette date, on a créé 50 000 emplois dans l'industrie. Soyons-en fiers ! Cela faisait vingt-cinq ans qu'on en détruisait. Il nous en reste des centaines de milliers à créer. Nous avons les moyens de le faire.
J'ai été le rapporteur général de la loi Pacte – la loi relative à la croissance et à la transformation des entreprises –, qui a permis de doubler le nombre des représentants des salariés dans les conseils d'administration, qui a introduit l'intéressement, la participation… Peut-être aurait-il fallu aller encore plus loin – d'ailleurs, avec Bruno Le Maire, nous y réfléchissons. Je pense néanmoins que l'entreprise est aujourd'hui plus responsable et plus digne qu'elle ne l'était auparavant, et que cela résulte non seulement de la loi, mais aussi de l'action de l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise – consommateurs, salariés, jeunes actifs – qui font pression en faveur de la transition écologique.
Je laisserai ma collègue Olivia Grégoire vous répondre au sujet du tourisme. Pour ce qui regarde l'industrie, soyez assuré que nous examinons avec attention les situations particulières. Ce sont chaque semaine un peu moins de 300 entreprises qui nous demandent de les aider à faire face à la hausse des prix de l'énergie. Cela reste relativement marginal. Ceux qui ont besoin d'aide, ce sont les secteurs de la verrerie, de l'aluminium, une partie du secteur de la chimie seulement : les entreprises qui n'ont pas la possibilité d'augmenter leurs prix. Quant à l'automobile, son principal problème, aujourd'hui, ce n'est pas la hausse du prix de l'énergie, c'est la pénurie de processeurs. Les voitures se vendent plutôt bien.
Préparer la transition est l'un des objectifs de France 2030. Vous avez raison : si nous ne l'accompagnons pas, comme on l'a fait pour l'agriculture, nous n'y arriverons pas. J'ai évoqué plusieurs projets en ce sens dans mon propos liminaire.