Monsieur le ministre délégué, vous avez indiqué qu'à l'aune du scandale sur le chlordécone, il fallait se poser des questions. Certes, mais pas seulement sur les usages passés. Je vais prendre l'exemple de La Réunion : de très nombreuses dérogations sont encore accordées pour des produits interdits partout ailleurs, sauf chez nous. Un arrêté récent, puisqu'il date du 4 août 2023, autorise la vente d'un biocide prohibé partout, sauf chez nous. On nous oppose souvent l'argument selon lequel on ne saurait pas faire autrement du fait des spécificités des climats et des cultures. Faute d'autre solution, on continue donc d'utiliser ces produits par dérogation, alors qu'on sait qu'ils sont nocifs et même mortels. S'il faut se poser des questions sur ce qui s'est passé, c'est pour ne pas renouveler les erreurs passées. On ne peut pas continuer en sachant que c'est dangereux pour la santé, sous prétexte qu'on ne sait pas faire autrement. Sinon, dans dix ou vingt ans, quand il faudra rendre des comptes aux générations qui nous succéderont, que leur dirons-nous ? Que nous savions qu'ils mourraient mais que nous n'avons pas cherché de solutions alternatives ni pris nos responsabilités ? Tirons des leçons de ce qui s'est passé, vous avez raison. Prenons nos responsabilités mais prenons-les maintenant, pas dans vingt ans.