Bis repetita : s'agissant des bateaux, vous aviez raison jusqu'à l'adoption de la Lopmi, la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur, et de la LPM, la loi de programmation militaire, qui ont permis l'achat de bateaux permettant une projection rapide à l'est et à l'ouest et capables d'œuvrer sur le fleuve comme en mer. L'amendement est donc satisfait, en quelque sorte.
Cependant, il ne faut pas se limiter aux questions matérielles car alors on se méprendrait sur la réalité et la profondeur du problème. S'agissant du mercure, la France connaît parfaitement la situation des eaux et de la faune du territoire guyanais depuis les années 1980. Pourtant rien n'a changé, rien n'a été prévu pour y faire face, pas même la création d'un fonds de compensation. Par conséquent, vous imaginez bien que ce n'est pas l'achat de bateaux qui réglera le problème.
Vous appelez de vos vœux l'éradication du phénomène mais je rappelle que nous sommes confrontés en réalité à un problème politique. Le ministre délégué ici présent doit bien comprendre que l'État n'a pas décidé qu'il fallait éradiquer l'orpaillage illégal. Vous pouvez interroger les agents des forces armées comme la gendarmerie, tous vous donneront la même réponse : tant que le Gouvernement ne prendra pas la décision de passer à la phase d'éradication, l'orpaillage illégal continuera d'être perpétré sur le territoire guyanais.
Cher ministre délégué, dites à vos homologues de l'intérieur, des armées et à la Première ministre qu'il faut changer de doctrine sur cette question et qu'il est temps d'éradiquer le phénomène pour qu'il n'y ait plus un seul orpailleur sur le territoire guyanais. C'est tout ce que nous demandons ce soir.