« Mayotte est le territoire de tous les défis », disait un ancien membre du gouvernement, aux fonctions que vous occupez. J'ajoute que Mayotte est la société de toutes les crises : crise du covid-19, crise de l'eau, crise sécuritaire, crise migratoire, crise écologique du fait de la présence du volcan… Je vous invite à éviter la prochaine crise, celle de l'assainissement : si rien n'est fait, elle éclatera. Au-delà de ses effets directs, elle pourrait handicaper le budget de l'État, puisque nous risquons des amendes de l'Union européenne si nous dérogeons à l'obligation communautaire de garantir l'accès à l'assainissement pour tous.
Les élus locaux, que le Gouvernement critique fréquemment, ont agi : trois usines d'assainissement ont été construites à Mayotte il y a plusieurs années. Elles ne sont malheureusement pas exploitées, faute de réseaux secondaires permettant de desservir les usagers. Si ces réseaux ne sont pas opérants, c'est parce qu'on a exigé qu'ils soient réalisés par un opérateur du CAC40. De fait, les branchements ont un coût exorbitant, qui écarte les 77 % de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté. Les investissements réalisés ne servent donc à rien, et la France risque d'être condamnée par l'Union européenne parce qu'elle n'a pas rempli ses obligations environnementales en matière d'assainissement des eaux usées à Mayotte.
Quelles mesures entendez-vous prendre pour satisfaire ces obligations ? Plutôt que d'encourir une amende, il s'agirait d'améliorer les conditions de vie des Mahorais et de leur permettre de vivre dans un environnement sain.