Le phénomène des sargasses est apparu en 2011 sur nos côtes et est maintenant récurrent. La présence de ces algues a des conséquences sur l'accessibilité de certaines zones – côtes rocheuses, plages, ports souvent englués – et sur l'activité économique et touristique des espaces concernés. Elle a aussi des répercussions dramatiques pour les riverains, leur échouage massif ayant des incidences sanitaires graves. Dans un avis de 2016, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a démontré la toxicité de ces algues due à l'émission de sulfate d'hydrogène (H
Nous sommes donc en présence d'un risque naturel grave, qui devrait être reconnu comme tel et traité par le déploiement de moyens substantiels en matière de suivi et de prévision pour la mise en place de solutions de collecte, le progrès de la connaissance des phénomènes, l'engagement d'une coopération régionale internationale, l'accompagnement plus sérieux des entreprises et des collectivités locales engagées, voire la création d'un fonds d'indemnisation des victimes, notamment celles qui ne bénéficient pas d'un contrat d'assurance.
Or les moyens mis en œuvre dans votre budget sont minimes et lacunaires, pas à la hauteur en tout cas du drame que ces populations vivent. Vous ajoutez 1,37 million d'euros à la programmation prévue par la loi de finances 2023, pour assurer le fonctionnement des deux groupements d'intérêt public (GIP) antisargasses et le financement des frais de collecte en mer. Une nouvelle fois, comme dans le cas du chlordécone, vous livrez à eux-mêmes nos peuples et nos communes d'outre-mer déshérités, sans rien faire de significatif. Nous sommes en droit d'attendre de vous une politique publique digne de ce nom : allez-vous sortir enfin des propos de circonstance et de l'éternelle langue de bois ?