Nous ne gouvernons pas – il en irait autrement si nous avions à définir le budget de la Nation.
J'ai retrouvé les amendements dont je vous parlais tout à l'heure. Ils concernaient la mission "Relations avec les collectivités territoriales" du projet de loi de finances pour 2022. À 23 heures, trois amendements avaient été déposés par le Gouvernement pour financer le plan « Marseille en grand » – très certainement utile et nécessaire, notamment pour les écoles. L'adoption de ces trois amendements avait conduit, en une minute, au vote de 1,7 milliard d'euros de crédits supplémentaires !
Vous me direz qu'ils n'étaient pas pris sur d'autres crédits, puisqu'ils émanaient du Gouvernement. Cependant, ce vote de 1,7 milliard de crédits supplémentaires ne vous a pas paru problématique. Je me rappelle très bien que de nombreux amendements de l'opposition, bien moins onéreux, avaient été rejetés – vous étiez largement majoritaires à l'époque. Et soudain, pour satisfaire les promesses du Président de la République, vous approuviez 1,7 milliard d'euros de dépenses !
Je ne vous ai alors pas entendus nous avertir d'un quelconque risque de faire exploser le budget de la mission "Relations avec les collectivités territoriales" .
Vous voyez donc bien que l'appel à la responsabilité varie beaucoup en fonction de la place qu'on occupe. L'opposition a le droit d'identifier, dans le pays, des besoins qui n'ont pas encore trouvé de réponse.