Au sujet des pesticides, on dit souvent : « Pas d'interdiction sans solution ! » En vérité, les interdictions ne produisent pas les solutions. Pour autant, ce n'est pas parce que nous n'avons pas de solutions qu'il faut s'arrêter de les chercher et de définir des trajectoires. Autrement, on se retrouverait rapidement dans une impasse ! La responsabilité du Gouvernement, en particulier celle du ministre de l'agriculture, consiste à essayer de trouver des solutions alternatives.
Quant au glyphosate, vous savez que nous l'avons restreint à un certain nombre d'usages. Toutefois, l'agriculture de conservation des sols, qui présente un grand intérêt en termes de bilan carbone, ne bénéficie d'aucune solution alternative – nous nous efforçons toujours d'en chercher aujourd'hui.
Cela me permet de répondre au deuxième volet de votre question. Nous mettons en œuvre des solutions alternatives au glyphosate partout où elles existent – prenons-en acte –, même en dehors d'une logique de concurrence avec les voisins européens – voilà qui devrait répondre aux préoccupations des députés du groupe Les Républicains. À défaut, nos efforts resteraient vains. Nous ne fermons pas les frontières à nos partenaires européens, ni n'établissons de clauses miroirs avec eux.
J'en viens à la planification. Concernant le biocontrôle au sens strict, 10 millions d'euros y sont consacrés chaque année. En revanche, les choses sont plus complexes pour les stratégies alternatives aux produits phytosanitaires, entre le biocontrôle, l'utilisation de produits classiques et les pratiques agricoles. Il est donc difficile de distinguer ce qui relève uniquement du biocontrôle, bien qu'un volet budgétaire y soit dédié.
J'ajouterai un dernier élément sur le biocontrôle – je regarde le député Fugit, qui travaille beaucoup sur la question des cerises.