Je sais, monsieur le député, que vous êtes particulièrement mobilisé aux côtés de vos collègues sur la question de la prédation des loups, ce pour une raison très simple, que vous n'avez pas manqué d'évoquer : dans de nombreux cas, la prédation vient tout bonnement remettre en cause les activités d'élevage, notamment pastoral.
Nous devons bien évidemment travailler à résoudre ce problème, ce que nous nous sommes empressés de faire au travers du plan Loup. Je sais qu'on nous répondra que ce n'est pas suffisant, mais nous avons tout de même posé les termes d'un certain nombre de débats qui, jusqu'alors, n'avaient pas été soulevés, dont celui sur le statut de l'espèce. Il y a probablement un seuil au-delà duquel on peut considérer que l'espèce a une population suffisante, tant du point de vue du nombre d'individus que de la génétique, et ainsi accepter que son statut puisse évoluer. Tel est l'objet de la dynamique de gestion des populations, sans laquelle les mesures prises ne servent à rien : on protège les espèces dont la population est en nombre insuffisant, mais on fait évoluer les statuts dans le cas contraire.
On peut ainsi mettre au crédit des plans précédents que cette espèce ne subit plus les mêmes risques qu'auparavant. Et c'est bien ce principe que nous allons fixer au niveau européen. Je constate d'ailleurs que beaucoup de pays européens sont en train de poser les mêmes questions que celles que j'avais soulevées dès mon arrivée au ministère de l'agriculture.
J'en viens à la non-protégeabilité. Oui, nous devons assumer notre responsabilité, mais pardon de vous dire qu'il ne s'agit pas uniquement d'une affaire de technocrates – les technocrates ont bon dos, mais je crois que ce n'est pas le sujet.