Puisque nous sommes en plein débat budgétaire, les Français doivent savoir que notre pays consacre plus de 60 millions d'euros par an aux loups – ce n'est pas une paille ! Seuls 1 000 loups sont dénombrés aujourd'hui, mais ils blessent ou causent la mort de 12 000 animaux, essentiellement des bovins et des ovins. Ces attaques en forte augmentation, en Ardèche comme ailleurs, minent le portefeuille et le moral de nos éleveurs. Malgré les différentes alertes, rien ne change ni ne bouge vraiment : aujourd'hui, dans notre pays, le loup est davantage protégé que l'homme ou la brebis.
Vous avez beau vouloir donner un statut aux chiens de troupeau, on ne peut pas mettre des Patou partout. Quant à la rentabilité de l'élevage extensif, elle ne permet pas de payer un berger à chaque coin de talweg. On ne peut pas non plus élever des clôtures à n'importe quel endroit, en raison des pentes, mais aussi de la porosité et du morcellement des parcelles, ni obliger les bêtes à pâturer la journée quand il fait chaud – l'été, elles broutent dehors pendant les heures fraîches de la nuit et se trouvent encore plus à la merci des loups.
Il va bien falloir que ces éléments, qui attestent d'une non-protégeabilité des troupeaux, rentrent dans la tête des technocrates de Paris et de Bruxelles ;