Il est temps de redonner à l'agriculture les moyens de produire, donc de lui garantir l'usage d'outils qu'il ne serait pas raisonnable d'interdire en l'absence d'autres solutions. La hausse du budget dédié à l'agriculture n'éclipsera pas les baisses de ceux consacrés à FranceAgriMer et à l'ONF, pourtant indispensables au soutien à l'agriculture et particulièrement à la sylviculture. Après les incendies gigantesques qui ont ravagé la Gironde, le Président de la République avait assuré que rien ne serait plus comme avant. Ce projet de budget montre l'exact contraire.
Nous n'oublierons pas non plus que ce projet de loi de finances prévoit d'accabler les agriculteurs de nouvelles taxes : la redevance pour prélèvement sur la ressource en eau, qui placera de nombreuses exploitations dans des situations très difficiles ; la redevance pour pollutions diffuses, alors que les produits phytosanitaires sont très souvent l'unique solution pour protéger les cultures – c'est l'élu d'un département viticole décimé cette année par le mildiou qui le dit ; ou encore les taxes sur le gazole non routier, dont la hausse prévue jusqu'en 2030 représentera une charge considérable pour les agriculteurs, confrontés par votre faute à une nouvelle impasse technique.
Au-delà de l'attitude schizophrénique consistant à taxer d'avantage le GNR tout en imposant aux agriculteurs d'en consommer plus du fait de l'interdiction du glyphosate, nous attendons que vous présentiez les solutions alternatives que vous entendez proposer aux agriculteurs – mis à part le tracteur électrique et les remorques de batteries qu'il faudrait pour le faire fonctionner.