Lorsqu'il nous revient de valider la nomination d'une personne à un poste comme celui auquel vous prétendez, nous ne nous déterminons jamais selon des critères intuitu personae, mais en fonction de la feuille de route qui lui est donnée et qu'elle consent à mettre en œuvre.
Serez-vous une gestionnaire brutale ? C'est une question que nous devons poser à chaque prétendant à la direction générale de l'ONF, tant les expériences de management brutal, pour ne pas dire sauvage, se multiplient à la tête de cette institution. Lors de l'audition de votre prédécesseur, dont la nomination avait été validée à une courte majorité, nous n'avions pas été convaincus.
Vous le savez, l'ONF est en passe d'être abîmé alors que nous en avons plus que jamais besoin. La dérive, pour ne pas dire le « dévissage » climatique que nous observons renforce encore la nécessité d'avoir un service public qui prend soin de nos forêts. Pourtant, force est de constater que l'ONF a souffert de saignées sans précédent, qui ont amputé ses effectifs de près de 5 000 postes puisqu'ils sont passés de 12 866 en 2000 à 7 963 en 2020. Allez-vous poursuivre dans cette voie ? Allez-vous continuer à abîmer le service public qui prend soin de nos forêts ?
Les organisations syndicales ont dénoncé, en parallèle de ces saignées dans les effectifs, un mouvement permanent de réorganisation et de dégradation des conditions de travail, ce qui a entraîné un mal-être et évidemment des détresses qui se sont exprimées au sein de l'institution. Serez-vous la présidente qui rétablira le dialogue social, la sérénité sociale, la bienveillance sociale ?
Cette stratégie d'austérité et de misère sociale au sein de l'Office a des conséquences. Une partie des 4,7 millions d'hectares de forêt gérés par l'ONF n'a plus de technicien attitré. Dans ces conditions, comment peut-on prévenir les risques d'incendie ? Comment peut-on disposer d'une défense des forêts contre l'incendie (DFCI) efficace et mobilisable, qui ne se réduit pas à peau de chagrin ? Si vous souhaitez obtenir notre confiance, pouvez-vous nous promettre que l'agence DFCI ne sera amputée d'aucun emploi ? Pouvez-vous nous promettre un plan d'investissement qui remette la protection des espaces, le renouveau écologique des forêts et le travail de terrain au cœur des priorités de l'ONF ?
Plus que jamais, nous avons besoin de retrouver un établissement public fort, qui assure ses missions d'intérêt général. C'est en fonction de vos réponses à ces questions que nous déterminerons notre vote.