Monsieur le ministre, il y a un sujet qu'on n'a pas encore évoqué ici, mais qui est un grand échec de l'école inclusive et sur lequel il ne faut pas pratiquer la langue de bois : c'est l'accès des enfants en situation de handicap au secondaire et plus encore au supérieur.
Ce grand échec montre bien que l'on a une vraie difficulté s'agissant de la formation des enseignants et de l'ensemble des personnels de l'éducation nationale en ce domaine. On a fait des avancées en matière d'inclusion dans le premier degré, et c'est tant mieux et tout à notre honneur, mais chacun voit bien qu'il y a une vraie faillite sur la formation. La loi de 2019 n'a pas été suffisante jusqu'ici pour permettre la formation à l'inclusion de tous les enseignants.
Je vais juste vous poser une petite question, monsieur le ministre : connaissez-vous le nombre d'heures de formation aux questions du handicap pour un enseignant du secondaire durant son année de stage ?… Je peux vous donner la réponse : zéro. Je n'en ai eu aucune durant mon année de stage. C'est triste parce que cela veut dire que le système éducatif ne s'attendait pas à accueillir des élèves en situation de handicap en première ou en terminale, les classes où j'enseignais en philosophie. C'est non seulement triste mais aussi incompréhensible parce que cela veut dire qu'on ne se préparait pas collectivement à accompagner ces jeunes jusqu'au bac, puis dans l'enseignement supérieur.
Par conséquent, il s'agit grâce à cet amendement de développer la culture du handicap dans les établissements et de promouvoir un grand plan de formation de tous les personnels, à commencer par les enseignants, parce qu'on ne peut pas se résigner à avoir pour seule ambition d'amener les jeunes en situation de handicap jusqu'à la fin du CM2. On doit les emmener beaucoup plus loin : c'est comme cela qu'on aura réussi vraiment l'école inclusive.