Je suis moins optimiste que vous, monsieur le ministre délégué. Nous n'en sommes qu'aux prémices de la crise du logement, on le voit sur le terrain. Dans la métropole de Nantes, la liste d'attente pour obtenir un logement social ne cesse de s'allonger. Il est de plus en plus compliqué pour les familles de trouver un logement ; elles sont contraintes, pour des raisons financières, de s'éloigner toujours plus des centres. Le monde économique, qui a de plus en plus de mal à recruter, est pénalisé lui aussi. On observe sur l'ensemble du territoire métropolitain un net ralentissement depuis 2019 des productions de logements sociaux et abordables, conséquence des coupes budgétaires de l'État dans le secteur du logement depuis 2018. La baisse s'est accentuée en 2020 et 2021, ce qui a pour conséquence d'accroître la tension sur les différents segments du parc de logements métropolitain, et ce d'autant plus que la pression démographique reste forte et constante. Avec la hausse du prix des matières premières, les coûts de production des logements ne cessent d'augmenter.
S'agissant de la transition énergétique, les mesures prises n'ont pas permis d'atteindre nos objectifs énergétiques et climatiques. Les aides sont fluctuantes, les dispositifs ne cessent de changer. Si l'on veut que les copropriétaires s'engagent dans une rénovation énergétique et thermique satisfaisante, il faut recourir à des animations thématiques sur le terrain, en s'appuyant sur les collectivités territoriales. Et pour pouvoir jouer pleinement leur rôle, ce qui est primordial pour notre trajectoire énergétique, celles-ci ont besoin non seulement de moyens, mais aussi d'ingénierie.
Vous avez évoqué un fonds vert de 1,5 milliard d'euros pour les collectivités. Vu la tâche qui nous attend, c'est une première étape bienvenue, mais il nous faudrait des précisions quant à son attribution. Probablement ce montant ne sera-t-il pas suffisant.
Le Sénat a publié un rapport d'information sur les collectivités territoriales face à la hausse du coût des énergies. Les collectivités font preuve de volontarisme pour accompagner la transition énergétique, mais elles manquent de moyens et sont contraintes de faire des coupes dans les investissements. Que pensez-vous des propositions formulées dans ce rapport ? Envisagez-vous, par exemple, d'allouer des crédits supplémentaires à la dotation de soutien à l'investissement local (DSIL) et au dispositif des certificats d'économies d'énergie ? Proposerez-vous des solutions d'ingénierie aux communes défavorisées ?
Je voudrais aussi vous interpeller sur les bailleurs sociaux…