Les libéraux se sont vraiment jetés sur la révision générale des politiques publiques comme la vérole sur le bas clergé. Leur réaction, face à la crise de l'énergie, consiste à installer de nouvelles instances leur permettant de récupérer des postes ! Or, pour assurer une vraie bifurcation écologique, réussir la rénovation thermique des logements, développer les transports publics ou le fret ferroviaire, nous devons nous doter d'outils et de politiques publiques efficaces.
La ministre se félicite de l'accord conclu à l'échelle européenne, qui serait inédit et historique. Son audition sera nécessaire, d'autant plus que le 49.3 va nous priver de tout débat en séance. Pour le moment, ce qui a été obtenu reste flou. J'ai le sentiment que rien ne nous permettra de préserver durablement la facture électrique des usagers et le financement de notre mix énergétique. Cette réforme va surtout ajouter du marché au marché ! En complément des prix spot ou à terme, de nouveaux dispositifs seront mis en place, comme les contrats de vente directe d'électricité, les contrats pour la différence et peut-être un prix plafond pour chapeauter le tout… Bref, nous allons créer une usine à gaz qui ne nous dit pas comment nous allons sortir de l'Arenh, ce qui est pourtant nécessaire.
Cet accord dont tout le monde se réjouit donnerait la possibilité, en cas de crise, de revenir aux tarifs réglementés de l'énergie au bout de six mois, si les prix ont atteint un niveau 2,5 fois supérieur à celui constaté au cours des cinq dernières années. Qu'attendons-nous pour que le Parlement vote le retour aux tarifs réglementés, qui constituent le seul bouclier tarifaire qui vaille pour protéger les habitants et l'économie réelle de l'explosion des coûts de l'énergie ? J'aimerais que nous évoquions ce sujet au moment de l'examen du budget. Tout le reste ne sert qu'à amuser la galerie.