Accélérer la transition écologique et sociale apparaît plus urgent que jamais. La crise que nous avons vécue l'hiver dernier, avec l'augmentation des factures énergétiques, la crainte d'une panne du parc nucléaire ou les risques d'une rupture d'approvisionnement en raison du conflit en Ukraine, en témoigne. Les budgets que nous examinons aujourd'hui devraient avoir comme seul objectif la transformation de nos modes de vie et de la production d'énergie, afin de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, de baisser nos émissions de CO2, de protéger les Français face à la fluctuation des prix et d'améliorer la qualité de vie.
Nous avons besoin d'une loi de programmation énergie climat qui nous assure un cadre stable, une orientation claire et une politique assumée. Nous devons investir dans une diversification et un verdissement de nos modes de production, mais nous devons surtout changer de paradigme et faire de la réduction de la consommation d'énergie le nouveau pivot de la politique publique française.
Monsieur le rapporteur pour avis, nous ne partageons pas l'ensemble de vos recommandations, mais votre rapport a le mérite de mettre en évidence les faiblesses de ce budget, les contradictions du Gouvernement et le décalage qui existe entre ses promesses et ses actes.
La rénovation énergétique devrait être l'une des priorités nationales, à la fois pour relever le défi climatique et pour lutter contre la précarité énergétique, puisque le bâtiment est le quatrième secteur le plus émetteur de CO2 et coûte aux Français en moyenne 1 600 euros par an en énergie. Malheureusement, nous constatons un fossé abyssal entre les crédits prévus dans ce budget et les grandes annonces du Gouvernement. Seulement 916,3 millions d'euros supplémentaires seront consacrés à MaPrimeRénov', ce qui est loin du montant de 1,6 milliard d'euros promis par la Première ministre. C'est très insuffisant pour passer des 66 000 rénovations globales recensées l'année dernière aux 370 000 par an prévues jusqu'en 2030, comme notre collègue Marjolaine Meynier-Millefert et moi-même l'avons relevé dans notre rapport d'information sur la rénovation énergétique des bâtiments. Cet objectif ne sera pas atteint sans une massification des aides. Pour le moment, le compte n'y est pas.
Le groupe Écologiste a déposé différents amendements tendant à mettre en cohérence le budget avec les annonces qui ont été faites en matière de rénovation énergétique. Nous ne pouvons pas imaginer que le Gouvernement ait menti à propos d'enjeux aussi cruciaux. Je compte donc sur des votes positifs pour lui permettre de tenir sa parole.