Ces deux amendements portent également sur les décharges des directeurs et directrices d'école. Elles ont connu ces dernières années une augmentation mais qui reste notoirement insuffisante. Dans certains cas, elle constitue un progrès sur le papier seulement.
Dans mon département, par exemple, l'immense majorité des écoles comptent moins de quatre classes. Elles ne bénéficient donc pas d'une décharge hebdomadaire, mais d'un temps de décharge, comptabilisé en nombre de jours sur l'année. Certes, en théorie, ce nombre a augmenté, puisqu'il est passé de six à douze jours pour les écoles de deux ou trois classes et de quatre à six jours pour celles qui n'ont qu'une classe unique. Toutefois, c'est uniquement sur le papier. Pour la bonne et simple raison que ceux qui assurent ces décharges de direction dans les petites écoles sont des remplaçants. Or nous manquons cruellement de remplaçants – et vous venez de rejeter mon amendement pour y remédier. Il en résulte un tragique effet domino : les titulaires remplaçants rattachés à une brigade départementale (TRBD) et amenés à effectuer des remplacements de longue durée, sont affectés, dès la rentrée scolaire, sur des postes de remplaçants à l'année, faute d'enseignants. Il n'y a donc plus de remplaçants pour effectuer les remplacements de courtes durées. On se tourne alors vers les remplaçants des ZIL, comme on les appelait auparavant, qui sont désormais intégrés au corps des TRBD – pardonnez-moi pour l'aspect technique de mon argumentaire. Ce faisant, on retire ces derniers des petites écoles, où ils sont censés assurer des remplacements.
Sur mes deux dernières années de direction dans une école à deux classes, j'étais censé bénéficier de douze jours de décharge par an. J'en ai obtenu quatre la première année et trois la deuxième.
Il n'y a donc pas suffisamment de jours de décharge pour les directeurs. Je sais que des députées, sur vos bancs, défendent également des amendements qui visent à augmenter le temps de décharge dans les écoles de dix classes. Nous les soutiendrons et les voterons. Néanmoins, il est absolument nécessaire de l'augmenter aussi dans les écoles de moins de quatre classes et, ce, de manière effective.