Vous vous félicitez d'avoir ouvert 3 000 postes. Or on ne sait pas à combien de personnes cela correspond car personne n'a envie d'exercer un métier qui ne permet pas de vivre correctement ni de nourrir ses enfants. Je rappelle que nous parlons d'un métier qui, comme bien souvent dans ce type de situation, est exercé très majoritairement par des femmes et qui est très dévalorisé.
Ce n'est d'ailleurs même pas un vrai métier dans la mesure où il n'est pas reconnu du point de vue du temps de travail ni des droits élémentaires, par exemple la pause méridienne – puisque vous venez de laisser entendre qu'il faudrait allonger le temps de travail, y compris en renonçant à cette pause – ni des qualifications.
Avec cet amendement, notre objectif est simplement de respecter le droit, pour chaque enfant, d'avoir accès à l'école, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui : plus de 20 % des élèves en situation de handicap n'ont pas accès à l'école et 28 % n'ont que très peu d'heures de cours. La situation des AESH est directement liée à ce problème.
Ou bien l'on considère que l'accompagnement des élèves en situation de handicap n'est pas un vrai métier mais simplement une tâche mineure que l'on peut confier à des femmes à qui l'on demandera aussi, si elles veulent obtenir un métier complet, de s'occuper de la cantine et peut-être de faire un peu de ménage ; ou bien l'on considère qu'il s'agit d'un vrai métier.
Les vingt-quatre heures qu'elles consacrent chaque semaine à l'accompagnement ne représentent pas la totalité de leur travail car elles ont aussi besoin de se former, de discuter avec les équipes enseignantes et plus globalement de travailler au-delà de ce temps aux côtés des élèves. Or vous ne reconnaissez pas cette réalité. Là réside la différence entre nous, monsieur Attal.