Nous ne nous opposerons pas à l'amendement, car la mesure peut être utile, mais la remarque du ministre témoigne de l'ambiguïté de votre position. L'enseignement professionnel est une formation qui doit dépendre du ministère de l'éducation nationale, et je vous invite à vous battre pour que le ministère du travail n'en devienne pas le pilote.
S'agissant, d'autre part, du décrochage scolaire, le professeur en lycée professionnel que je suis vous fera remarquer que l'enseignement professionnel est utilisé par l'éducation nationale comme filière pour les élèves en difficulté dès le collège. Ce sont ces élèves, en difficulté depuis le primaire et que l'on menace constamment de finir en lycée professionnel si leurs résultats ne s'améliorent pas, que les lycées professionnels récoltent ! Or l'enseignement professionnel, qui doit être une voie d'excellence, n'a pas vocation à accueillir les élèves en difficulté, qui doivent bénéficier d'autres dispositifs.
La discussion s'en retrouve biaisée : c'est vrai, le décrochage scolaire existe dans les lycées professionnels, mais pas pour les raisons que vous avancez. Ce n'est pas parce que vous multiplierez les stages en entreprise qu'un élève en proie aux tourments de l'adolescence retrouvera, comme par magie, la motivation pour finir ses études. Ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. Nous devons trouver le moyen d'aider les élèves qui rencontrent des difficultés, dès le premier degré.