En soutien au collègue Raux, je plaiderai encore pour la défense de l'enseignement professionnel. Les faits sont là : il y a quelques années, M. Blanquer, qui était alors directeur de l'enseignement sous le gouvernement Sarkozy, a supprimé une année de préparation au baccalauréat professionnel ; il se prépare désormais en trois ans au lieu de quatre. Ensuite, dès 2018, vous avez commencé à supprimer 30 % des enseignements de l'enseignement professionnel. Cette fois-ci, vous préparez une grande réforme qui vise à supprimer quatre semaines d'enseignement, au détriment des élèves.
Vous abaissez le niveau alors que le patronat demande précisément une qualification toujours plus élevée. Et vous pensez faire passer cette dégradation des cours – oui, cette dégradation ! – en assurant seulement la présence d'un professeur devant les élèves ? Vous pensez la faire passer uniquement en indemnisant la période de stage, ce qui pose tout de même toute une série de problèmes.
Nous proposons que les élèves de l'enseignement professionnel, parce qu'ils sont très nombreux à travailler, soient payés durant leur formation par une allocation qui leur permette vraiment d'étudier. Mais pour vous, c'est différent : il ne s'agit que d'une petite indemnité qui, en vérité, va transformer cette période de formation en petit salariat.
En fait, vous ne mettez plus sur le même plan la période de stage en entreprise et la période devant un professeur. Et là, c'est le professeur de lycée professionnel qui vous parle : attention, monsieur le ministre, la période de stage en entreprise risque de ne plus être un moment pédagogique, à égalité avec les cours de français et de mathématiques, et de devenir, parce qu'elle est indemnisée, une forme de sous-salariat.
Pour quelle raison indemniser uniquement la période de stage en entreprise ? Autant tout indemniser ! Je vous vois protester, monsieur le ministre, et si vous souhaitez contester ce que je dis, je vous écouterai avec plaisir. J'insiste : pourquoi indemniser uniquement la période de stage en entreprise ? Vous voyez bien qu'il y a là une perversion.