Ne bondissez pas sur vos fauteuils, chers collègues ! Il s'agirait simplement de rattraper le déclassement salarial que les enseignants ont connu depuis les années 1980. La défense de cet amendement me donne l'occasion de souligner la part que les macronistes ont prise dans cet affaissement : en effet, depuis 2017, la non-compensation de l'inflation a conduit à réduire le pouvoir d'achat des enseignants de 15 %. J'ai bien entendu le ministre Attal faire référence aux périodes du passé, auxquelles il a d'ailleurs reconnu avoir largement participé.
J'insiste : depuis 2017, la politique menée par vos gouvernements successifs a conduit à la paupérisation des enseignants. Le ministre évoque une revalorisation de 11 %, mais celle-ci ne rattrape rien, car ces 11 % correspondent très précisément au niveau d'inflation constaté au cours des deux dernières années. Le salaire des professeurs n'a donc pas augmenté : il reste très bas et poursuit même sa trajectoire baissière. Je veux souligner la gravité de ce problème, qui n'est pas catégoriel – il ne concerne pas uniquement le pouvoir d'achat d'un million de personnels.
Ce qui est une nouvelle fois en cause, c'est le fonctionnement du service public de l'éducation : en persévérant dans cette volonté d'appauvrir nos professeurs, vous aggravez une crise du recrutement qui met en péril la possibilité d'assurer la présence d'un professeur devant chaque classe de ce pays, au détriment des élèves et des familles.
C'est donc une question d'intérêt général que celle du salaire des enseignants, et c'est bien ce que cet amendement d'appel cherche à illustrer.