Vous avez raison, monsieur le ministre : nous vous proposons de faire davantage – bien davantage. À mon tour d'avancer des chiffres : depuis que le point d'indice est gelé, en 2010, le pouvoir d'achat qui lui correspond a baissé de 20 %. Vous avez évoqué les revalorisations décidées par le gouvernement auquel vous appartenez, mais elles ont été intégralement annulées par l'inflation. Un professeur certifié ayant quinze ans d'ancienneté a aujourd'hui exactement le même niveau de pouvoir d'achat qu'à ses tout débuts en tant que titulaire.
Si le salaire n'explique pas entièrement la faible attractivité du métier, il y joue une grande part. Cette année encore, plus de 3 000 postes n'ont pas été pourvus après les concours de recrutement. Un professeur certifié doit attendre dix-sept ans pour atteindre une rémunération de 2 300 ou 2 400 euros : cela en décourage plus d'un.
Enfin, le tableau que vous avez dressé, chiffres à l'appui, est par trop idyllique. Rappelons que 70 % des enseignants ont touché, en tout et pour tout, 95 euros de plus. Nous sommes bien loin des montants dont vous vous targuez, et encore plus loin du compte – tous les enseignants le disent.