Ce n'est pas un sujet facile : si la solution parfaite, qui permettrait de répondre aux attentes et envies de tous, existait, elle aurait été trouvée depuis longtemps. Je ne désespère pas qu'on trouve, avec les organisations syndicales et grâce au conseil scientifique de l'éducation nationale que j'ai missionné sur ce sujet, les solutions qui nous permettraient de lever un certain nombre de ces freins.
En ce qui concerne les conditions d'exercice, nous sommes également résolus à avancer avec les organisations syndicales pour renforcer l'attractivité du métier.
Je ne crois pas à une crise des vocations ; de nombreux étudiants ont d'ailleurs envie d'enseigner. Nous rencontrons tous, autour de nous, des personnes de 30, 40 ou 50 ans qui, après une première carrière dans le privé ou le public, souhaitent donner du sens à leur vie et à leur travail, et se tournent vers l'enseignement.
Il n'y a donc pas de crise des vocations, mais une crise de l'attractivité, qui ne touche pas uniquement la France. J'étais à Hambourg il y a quelques semaines avec le Président de la République : les Allemands estiment qu'il pourrait leur manquer 25 000 enseignants dans les deux ans à venir – ce pays souffre certes d'un problème démographique qui nous touche moins. Il manque 5 000 enseignants au Canada, et certains États américains ont dû réduire leurs programmes scolaires, faute de professeurs en nombre suffisant. Il s'agit donc d'un phénomène mondial, qui doit tous nous interroger. Comment l'expliquer ? La reconnaissance sociale des enseignants a reculé ces dernières années, ce qui se double d'une perte d'autorité des savoirs et de la science dans notre société.