Si vous le permettez, madame la présidente, je soutiendrai par la même occasion le n° 1105, qui est également un amendement de repli concernant notre proposition de gratuité réelle de l'éducation. Le n° 1104 vise à instaurer cette gratuité pour les élèves des établissements relevant de l'éducation prioritaire, le n° 1105 pour ceux relevant de l'éducation prioritaire renforcée. C'est en effet dans les QPV que se concentre le problème. Monsieur Reda, vous contestiez que des enfants puissent avoir faim : l'éducation nationale elle-même indique que dans les réseaux d'éducation prioritaire, 13 % des élèves se présentent le matin sans avoir pris de petit déjeuner. Nous proposons d'apporter une solution là où, je le répète, le problème est le plus aigu.
Vous nous avez fait une réponse budgétaire, moquant notre amendement à 6 milliards d'euros, qui visait, je le rappelle, à la gratuité réelle de l'éducation – cantine, fournitures, sorties, transports. La somme n'était pourtant pas exorbitante, si nous la rapprochons d'autres dépenses et surtout de votre renoncement à certaines recettes. Ces amendements portent respectivement sur 1 milliard et 300 millions d'euros : par conséquent, si vous partagez avec nous, comme Mme Rilhac, le souhait que tous les écoliers, collégiens et lycéens aient un petit déjeuner, même ceux dont la famille ne peut le leur assurer, votez en leur faveur. À défaut de la mesure que nous aurions voulue, leur adoption soulagerait déjà des dizaines de milliers de foyers.