Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du vendredi 3 novembre 2023 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2024 — Enseignement scolaire

Gabriel Attal, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

En quelques années, les AESH sont devenus, par leur nombre, le deuxième métier de l'éducation nationale. Parce que nous reconnaissons leur rôle dans le service public de l'école inclusive, nous avons revalorisé leurs salaires : en cette rentrée, un AESH débutant reçoit 90 euros net de plus par mois, un AESH avec cinq ans d'ancienneté reçoit 100 euros net de plus par mois. Entre août 2021 et janvier 2024, la rémunération des AESH aura progressé de 26 % en moyenne. Et cet automne, tous les AESH recevront une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat pour faire face à l'inflation, qui s'élèvera en moyenne à 500 euros. Je remercie Mme Béatrice Descamps, que je sais très attachée à ces questions de l'école inclusive et au statut des AESH en particulier, d'avoir souligné les efforts consentis. Nous continuerons à avancer. Les amendements nous permettront de revenir sur ce sujet. Après le saut quantitatif accompli, nous devons aux élèves, à leurs familles et aux enseignants, un saut qualitatif dans l'accueil des élèves en situation de handicap.

Mesdames et messieurs les députés, la réussite d'un élève est encore beaucoup trop fortement corrélée à son origine sociale et à celle de ses parents. La lutte contre les inégalités est au cœur de ma feuille de route. Je suis convaincu que la pédagogie peut vaincre la sociologie. Le rôle de l'école est de contredire les destins écrits d'avance pour permettre aux élèves de construire leur propre chemin. Elle doit donc donner plus à ceux qui ont besoin de davantage. C'est l'honneur de l'éducation nationale. Je sais que, sur ce point, un consensus est possible.

C'est pourquoi les priorités de l'agenda de ce jour incluent aussi tous les moyens pour lutter contre les inégalités de destin. Actuellement, 1,5 million de collégiens et lycéens reçoivent une bourse sur critères sociaux. Monsieur Vannier, non seulement nous ne baissons pas les bourses, mais nous les avons revalorisées de 6 % ces dernières années. Dès la rentrée 2024, leur versement sera automatique pour lutter contre non-recours, car encore trop de familles ne demandent pas les bourses faute de savoir qu'elles y ont accès. Ce changement de logique est indispensable pour lutter contre les inégalités de destin.

J'en suis convaincu : nous devons continuer à agir pour l'émancipation de nos élèves : c'est notamment le cas avec le pass culture, qui est étendu aux élèves de sixième et de cinquième grâce à ce budget. Ce sont des moyens en plus pour l'accès à la culture des élèves.

Nous aurons également l'occasion de revenir sur la réforme du lycée professionnel, qui est pour moi une grande priorité. Je remercie M. Laurent Croizier de l'avoir abordée.

Nous poursuivons la transition écologique, en réalisant une rénovation inédite des écoles, dont a parlé Mme Francesca Pasquini.

Voilà, mesdames et messieurs les députés, les priorités éducatives que financera ce projet de loi de finances pour 2024 : élever le niveau, bâtir une école qui émancipe et qui rend heureux. Comme Quentin Bataillon l'a dit, ces objectifs doivent tous nous rassembler : nous le devons aux familles, aux élèves et à la nation.

De nombreuses causes sont source de division ; d'autres ne supportent pas la division. L'école en fait partie. Alors, mesdames et messieurs les députés, débattons, argumentons, mais restons unis pour notre école.

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