Comme plusieurs d'entre vous l'ont fait, je veux entamer le débat sur le budget de l'éducation nationale en ayant une pensée pour Dominique Bernard, professeur de lettres, assassiné par un terroriste islamiste il y a trois semaines, jour pour jour. J'ai aussi, évidemment, une pensée pour ses proches, ainsi que pour les autres personnels blessés lors de cette attaque. L'école reste ébranlée par ce drame abject, terrible, effroyable, trois ans après l'assassinat de Samuel Paty. Je sais le deuil que portent, actuellement et pour longtemps encore, la communauté enseignante et la communauté éducative tout entière.
La rentrée se profile : elle aura lieu lundi. Professeurs, élèves et parents reprendront le chemin de l'école. Nous pouvons, tous ensemble, leur dire le soutien et la reconnaissance de la nation, ainsi que notre détermination à agir résolument pour notre école.
Les Français attendent beaucoup de leur école et ils ont raison. C'est à elle qu'incombe la promesse républicaine de faire des citoyens libres, égaux et accomplis. Notre devoir est de garantir à chaque élève une scolarité sereine. Notre devoir – je le crois très profondément – est de bâtir une école qui émancipe et rend heureux.
Notre devoir est aussi – et peut-être surtout – d'élever le niveau de notre école. Pour cela, nous avons besoin de plus de moyens, tant humains que financiers et pédagogiques. Ils sont au cœur de la feuille de route que j'ai présentée en juillet dernier lors de ma prise de fonction.
Le budget pour 2024 est le carburant qui rendra possible l'ambition qui est la mienne : élever le niveau de notre école. Soulignons-le, depuis 2017, l'éducation est redevenue la priorité absolue – y compris en matière budgétaire – du Gouvernement, après des années de sous-investissement. Comme Robin Reda l'a rappelé, le budget du ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse s'élèvera en 2024 à 63,4 milliards d'euros, soit 15 milliards de plus qu'en 2017. Le budget de l'éducation nationale a donc connu une hausse spectaculaire de 30 % depuis 2017, alors que, du fait de la démographie, dans le même temps, elle a perdu 300 000 élèves. Lors des quinquennats précédents, jamais nous n'avons connu une telle augmentation. C'est un choix historique. Nous sommes très loin du désarmement budgétaire dont parlait M. Portier, même si nous pouvons débattre de l'ampleur de l'investissement sur telle ou telle mesure. Nous aurons l'occasion d'échanger sur les différentes questions que vous avez évoquées.