Ce budget constitue, comme les précédents, un budget d'abandon.
En premier lieu, vous abandonnez les enfants de la République. En effet, 10 000 d'entre eux en Guyane et près de 9 000 à Mayotte ne sont pas scolarisés. Dans l'Hexagone, 3 000 d'entre eux vivent dans la rue. Lors de la rentrée, 13 500 lycéens étaient sans affectation. Parmi les élèves en situation de handicap, 23 % ne sont pas scolarisés et 28 % ne suivent que quelques heures de cours par semaine.
Enfin, le droit de centaines de milliers d'élèves à l'éducation se trouve bafoué lorsqu'il manque, à la rentrée, au moins un enseignant dans la moitié des collèges et des lycées – c'était le cas cette année – et que 15 millions d'heures de cours par an sont perdues, faute de professeurs remplaçants.
En plus d'abandonner les élèves, vous abandonnez les familles, accablées par le coût exorbitant de la rentrée, prises à la gorge par la flambée des prix des fournitures scolaires. Je rappelle que 59 % d'entre elles déclarent renoncer à des dépenses d'habillement pour leurs enfants ; et c'est le moment que vous choisissez pour diminuer les crédits des fonds sociaux et des bourses qui représentent pourtant de véritables bouées de sauvetage pour des milliers de familles.