Je suppose que vous avez lu le rapport relatif aux signes et aux manifestations d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires, publié en 2004 par l'inspecteur général Jean-Pierre Obin, et que vous savez que la situation a empiré depuis. Or ce sont les mêmes qui commettent des pogroms en Israël, qui assassinent en France, et qui contestent jour après jour nos enseignements et nos valeurs laïques et républicaines. Je doute que vous ayez réellement pris la mesure du danger et de la nature de l'ennemi intérieur. D'ailleurs, rien dans votre budget – pas un mot, pas un centime – ne renvoie à ce problème mortifère.
La mission Enseignement scolaire est dotée de près de 87 milliards et a vu ses crédits augmenter de près de 30 % en sept ans ; chacun devrait s'en féliciter, si l'abondance des moyens ne servait pas d'alibi à la vacuité de la politique éducative d'Emmanuel Macron. Après six ans d'exercice du pouvoir, il faut se rendre à l'évidence : le niveau scolaire s'est profondément et durablement effondré ; les examens sont parfaitement insincères, car les taux de succès ne masquent pas ce que révèle la journée défense et citoyenneté, à savoir que 25 % des jeunes de 17 ans lisent avec difficulté ; l'ascenseur social est toujours bloqué par un système bourdieusien au sujet duquel vous n'avez pas présenté la moindre proposition ; enfin, l'assimilation républicaine est en miettes, comme l'ont démontré les émeutes de juillet, ce qui, bien entendu, ne vous empêche pas de présenter un budget qui ne contient rien en matière d'éducation prioritaire.
Notre système éducatif implose, et vous devriez savoir qu'à chaque fois que la France, au cours de son histoire, s'est désintéressée de l'instruction de ses enfants et de la formation de ses élites, elle a risqué la disparition. Hélas, vous avez choisi d'être le ministre des plateaux de télévision plutôt que celui de l'éducation.