Je reconnais néanmoins que nous avons décroché quelques victoires : l'amendement que j'ai déposé en commission afin de recruter 4 000 AESH supplémentaires a été adopté, tout comme celui de mon collègue Jean-Claude Raux concernant l'expérimentation des territoires éducatifs ruraux (TER) ou encore celui de Cyrielle Chatelain visant à empêcher la création des futurs pôles d'appui à la scolarité. Outre les amendements émanant des écologistes, citons également celui de Béatrice Descamps, qui prévoit de revaloriser les salaires des AESH ou encore celui de ma collègue Fatiha Keloua Hachi, qui propose une hausse des moyens dédiés aux professionnels de la santé scolaire, tous deux adoptés.
Cependant, peut-on prétendre qu'une revalorisation de 5 % des moyens alloués à la santé scolaire suffira à régler le manque d'attractivité de ces métiers ? C'est, en réalité, mettre un pansement sur une plaie béante. Les syndicats représentatifs de la médecine scolaire nous l'ont confirmé lors d'une audition devant la délégation aux droits des enfants. Or les professionnels de la santé scolaire jouent un rôle fondamental dans le repérage du mal-être, du harcèlement et des violences. C'est la raison pour laquelle je proposais de revaloriser les salaires des médecins scolaires à hauteur de 30 %. Cependant, comme tous les amendements ambitieux examinés en commission, mon amendement n'a pas été adopté.
L'examen de la mission "Enseignement scolaire" en séance représente donc notre dernière occasion de corriger le tir et d'aider l'école à traverser la crise dans laquelle elle se trouve. Même si j'espère que mes collègues de la majorité finiront par entendre raison, il y a fort à parier que ce qui s'est passé en commission se répétera. Nous savons également que, même si nous discutons aujourd'hui du budget de l'éducation nationale dans l'hémicycle, le Gouvernement ne laissera pas les députés débattre jusqu'au bout du projet de loi de finances. Ce n'est en effet qu'une question de temps avant que tombe le couperet du 49.3.
C'est pourquoi, monsieur le ministre, j'espère que vous retiendrez dans la loi de finances les quelques amendements adoptés démocratiquement en commission et en séance, parce qu'ils comportent des améliorations pour l'école. Il en va de votre responsabilité.