L'an dernier, le 49.3 et les manœuvres du Gouvernement ont privé l'Assemblée nationale d'un vrai débat sur l'école dans cet hémicycle. Je me réjouis donc de pouvoir me tenir devant vous aujourd'hui.
Le projet de loi de finances pour 2024 avait suscité beaucoup d'espoir chez nous. Malheureusement, malgré des annonces prometteuses, nous devons constater que le budget de la mission "Enseignement scolaire" ne répond pas aux besoins de l'école.
Il ne permettra pas d'assurer qu'il y ait « un professeur devant chaque classe ». La suppression de postes d'enseignant se poursuit au détriment des élèves. Plus de 2 500 postes vont disparaître en 2024 malgré les alertes des syndicats et les classes surchargées.
Ce budget ne permettra pas d'améliorer les conditions de travail des enseignants. Les écologistes regrettent que le milliard d'euros mobilisé pour le pacte enseignant n'ait pas été utilisé pour financer l'augmentation inconditionnelle de 10 % de leur rémunération à tous.
Ce budget ne permettra pas non plus à tous les enfants d'apprendre et de s'épanouir à l'école. La revalorisation, la titularisation et l'augmentation significative du nombre d'AESH manquent à l'appel. Pourtant, les élèves en situation de handicap jouissent d'un droit à l'éducation au même titre que les autres enfants. Il est inacceptable qu'ils soient laissés sur le bord de la route. Par ailleurs, les drames successifs frappant des enfants harcelés nous rappellent à quel point il est urgent de lutter contre le fléau du harcèlement. Monsieur le ministre, malgré la volonté d'agir dont vous êtes animé, que je crois sincère, nous estimons que les crédits dédiés à la lutte contre le harcèlement scolaire ne sont pas à la hauteur. La sensibilisation ne suffit pas : il faut augmenter les moyens humains et financer des solutions qui ont fait leurs preuves comme les boîtes aux lettres Papillons.
Je déplore que, lors de l'examen de la mission en commission, certains députés de la majorité et de la droite se soient opposés à de nombreux amendements de bon sens ne représentant que quelques millions d'euros.
Comment justifier l'opposition à une campagne de communication sur l'éducation à la sexualité ou au financement de voyages scolaires pour tous les enfants ?