Cette hausse traduit également les trois objectifs prioritaires du ministère : renforcer l'acquisition des savoirs fondamentaux ; rendre l'école toujours plus inclusive ; mettre en œuvre la réforme de la voie professionnelle pour valoriser la filière et en faire une filière d'excellence. Parmi les mesures phares de l'enseignement scolaire, je citerai notamment : le développement de l'accueil des enfants dès 2 ans ; l'achèvement du dédoublement des classes de grande section des écoles du réseau d'éducation prioritaire (REP) ; le développement des plans de formation des enseignants du premier degré en mathématiques et en français et des enseignants de maternelle ; l'organisation d'une heure hebdomadaire de soutien et d'approfondissement en mathématiques ou en français au collège et la réintégration des mathématiques dans le tronc commun de la première générale ; la généralisation du dispositif « devoirs faits » ; la pérennisation du fonds d'innovation pédagogique (FIP) – tout cela, bien évidemment, en continuant d'améliorer le taux d'encadrement des élèves au niveau national.
Avec mon collègue Christophe Marion, corapporteur pour avis, nous saluons toutes ces avancées ! En commission, la semaine passée, les débats ont été riches et duré près de dix heures. Un grand nombre de sujets ont été abordés, tels que la place des enseignements fondamentaux, la revalorisation des salaires des enseignants et des AESH, la réforme du lycée professionnel et la santé scolaire. Je ne doute pas que nous y reviendrons lors de la discussion des amendements. Sans doute tous ces sujets ne peuvent-ils pas être traités par le biais de simples amendements de crédits d'un projet de loi de finances, mais ils n'en témoignent pas moins de préoccupations essentielles pour les enseignants, pour tous les professionnels qui contribuent au service public de l'éducation, et pour les élèves et leurs familles. En tant que législateurs, nous devrons donc les examiner avec attention. Quatorze amendements ont été adoptés par la commission des affaires culturelles et de l'éducation. Nous les défendrons tout à l'heure.
En tant que rapporteurs pour avis, nous avons travaillé, avec mon collègue Christophe Marion, sur la question du bien-être des élèves à l'école, celui-ci constituant la condition fondamentale de leur réussite scolaire et personnelle. Des constats récents font état d'une dégradation alarmante de la santé mentale des élèves, qui appelle une réponse de l'éducation nationale. C'est l'un des enjeux du dispositif L'École promotrice de la santé, qui a pour ambition de promouvoir auprès des élèves une santé complète, passant par la confiance en soi, les compétences psychosociales, l'alimentation et le sport.
Nous avons choisi de mettre l'accent sur deux leviers cruciaux : la promotion de l'activité physique et la lutte contre le harcèlement. En effet, l'activité physique favorise le bien-être physique des élèves, mais également leur bien-être psychique et un bon climat scolaire dès lors qu'elle permet de développer des compétences psychosociales comme la solidarité, la tolérance, la coopération et le respect d'autrui. Plusieurs mesures appliquées récemment pour renforcer la pratique physique des élèves commencent à porter leurs fruits. Cependant, pour que l'activité physique contribue de manière effective à l'amélioration du bien-être à l'école, plusieurs conditions sont nécessaires et appellent la vigilance. Il convient, en particulier, d'éviter d'aborder l'activité physique uniquement sous le prisme de la compétition, laquelle accentue la stigmatisation de certains enfants. Par ailleurs, il faut toucher les élèves les plus éloignés de la pratique sportive et pas uniquement ceux pour qui elle est naturelle. Enfin, il faut renforcer la formation des enseignants, en particulier dans le premier degré, car ils sont une majorité à s'estimer insuffisamment outillés sur ce sujet.
S'agissant de la lutte contre le harcèlement, nous souhaitons tout d'abord qu'elle cible les victimes, trop nombreuses, et leurs familles. Comme nous l'ont dit plusieurs représentants d'associations, 100 % des élèves sont concernés par le harcèlement, qu'ils en soient victimes, auteurs ou témoins. Il faut donc agir. Les bons résultats du programme de lutte contre le harcèlement à l'école (Phare) sont reconnus, mais ils doivent être consolidés grâce à une meilleure information des familles de l'existence du dispositif, grâce aussi à l'amélioration de la formation des enseignants et surtout au développement de temps de concertation entre professionnels. Le plan interministériel visant à mieux prévenir, mieux détecter et mieux répondre au harcèlement promet des avancées et nous suivrons sa mise en œuvre avec attention. Les « cours d'empathie » sont une piste intéressante : il faudra en préciser le contenu et les modalités. Nous souhaitons vivement que l'ensemble des personnels, notamment ceux de la santé scolaire, soient associés à la réflexion.
Je ne doute pas que nos débats d'aujourd'hui seront aussi riches qu'en commission. Je vous remercie pour votre mobilisation sur ces sujets essentiels.