Intervention de Antoine Léaument

Séance en hémicycle du jeudi 2 novembre 2023 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2024 — Mission justice (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Léaument :

Je vous remercie, madame la présidente, de donner la parole à plus d'un député favorable à cet amendement, sur une question transpartisane dont vous savez qu'elle intéresse fortement notre Assemblée.

En vous proposant de créer un mécanisme de régulation carcérale, nous ne faisons qu'appliquer une loi votée en 1875. Depuis des années, nous adoptons continuellement des moratoires pour éviter d'appliquer cette loi, qui prévoyait l'encellulement individuel.

Je ne peux pas non plus vous laisser dire, monsieur le ministre, qu'il n'y aurait que deux solutions pour améliorer les conditions de détention, à savoir rénover les prisons existantes ou en construire de nouvelles. Il existe beaucoup plus de solutions : le placement extérieur, les peines alternatives, et surtout le changement de politique pénale. Ce dernier point risque de nous diviser.

La prison vous prive de liberté, elle ne doit pas vous priver de dignité ni d'humanité. Ce qu'on attend de la prison est qu'elle améliore la personne qu'on y enferme. C'est d'autant plus difficile à concevoir que l'on connaît les troubles psychiatriques que génèrent la prison, mais des dispositifs existent pour rendre possible cette amélioration et éviter la récidive Je viens d'évoquer le placement extérieur : à la ferme de Moyembrie, par exemple, le taux de récidive est extrêmement faible.

Il existe beaucoup d'autres solutions que la prison, moins coûteuses, plus efficaces et plus respectueuses de la dignité humaine. Il est temps d'avancer sur ces solutions.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion