Ma première question porte sur les féminicides, les violences conjugales et, plus généralement, les violences intrafamiliales –dont les enfants sont les victimes collatérales.
Vous avez évoqué les chiffres en matière de bracelets anti-rapprochement, qui sont liés à la loi du 28 décembre 2019 visant à agir contre les violences au sein de la famille, issue d'une proposition de loi de notre collègue Aurélien Pradié. Je souhaite que vous fassiez à ce sujet un point d'étape, sachant que de nombreux dysfonctionnements ont été répertoriés concernant ces dispositifs de protection – notamment des problèmes de sonnerie et de perte de réseau –, ce qui vous a conduit à un changement de prestataire au mois de mai.
Vous avez évoqué l'évolution du nombre de places d'hébergement pour les femmes victimes, une évolution que nous saluons. Dans certains départements, il est prévu des appartements pour les conjoints violents. Qu'en pensez-vous ? Disposez-vous d'un état des lieux sur ce point ? En effet, si mettre à l'abri les femmes dans un autre appartement est une bonne chose, cela constitue aussi en quelque sorte une double peine, qui les oblige à quitter leur environnement, parfois à changer d'emploi et à changer leurs enfants d'école. La solution visant à éloigner plutôt le conjoint violent apparaît donc souvent intéressante.
Je voulais également aborder la question des maisons de protection des familles (MPF) mises en place par les gendarmeries. Il en existe une à Annemasse, dans ma circonscription, qui regroupe sur un même site une salle de dépôt de plainte et une salle d'audition ; elle permet de coordonner les différents acteurs institutionnels et judiciaires avec les associations d'aide aux victimes, favorisant ainsi une prise en charge globale des familles. Cet outil est extrêmement pertinent. Pensez-vous utile de fixer un objectif consistant à en créer une par département ?
En matière de santé des femmes, il faut évoquer la question des maladies cardiovasculaires, qui sont aussi un symbole des inégalités hommes-femmes. C'est la première cause de mortalité féminine ; il y a donc un gros travail de prévention à faire à ce sujet, et je pense à cet égard aux excellents travaux du professeur Claire Mounier-Vehier.
Enfin, ma dernière question concerne un sujet d'égalité salariale. Dans le domaine sportif, les écarts de rémunération sont très importants. L'Euro de football féminin se déroule en ce moment, mais en cas de victoire les joueuses françaises obtiendraient des primes de 24 000 euros, soit un montant quinze fois inférieur à celui des hommes. Récemment, les joueuses américaines ont obtenu l'égalité en la matière. Comment faire avancer les choses ?