Comme vient de le dire Jérôme Guedj, si cet article renforce la subordination, on attend la présomption de salariat.
Selon certaines estimations, 300 000 personnes travailleraient pour des plateformes avec un statut de microentrepreneur qui ne correspond pas à la réalité. Les considérer comme des salariés permettrait de rapporter 1,45 milliard d'euros de cotisations supplémentaires, soit bien plus que les 200 millions que vous essayez d'attraper avec cet article.
Autre aspect critiquable, le montant de 7 500 euros prévu pour la sanction est identique que le défaut de transmission soit constaté de la plateforme à l'Urssaf ou de l'autoentrepreneur à la plateforme. Nous aurions pu déposer un amendement pour corriger une telle disproportion, mais la question pourrait être résolue dans le cadre du 49.3, si Jupiter veut bien m'écouter...
Enfin, pour beaucoup de microentrepreneurs ce statut ne leur permet pas de vivre. Leur revenu moyen est de 590 euros bruts et le revenu médian de 300 euros. Si certains ne payent pas leurs cotisations, c'est tout simplement pour une question de survie. C'est le seul travail qu'ils trouvent et il est assez malhonnête de ne pas s'attaquer aux plateformes qui les exploitent.
Cet article est disproportionné, déplacé au vu du contexte inflationniste et indécent si l'on considère votre inaction sur la question de la présomption de salariat. C'est pourquoi par l'amendement AS2510, nous vous invitons à le supprimer.