Tout d'abord, votre addiction au 49.3 me conduit à dire que nous sommes là pour enfiler des perles, puisque le Parlement n'aura la possibilité de discuter et d'amender ce budget. Ce n'est pas rien.
Ensuite, comme chacun l'a dit avec ses mots et sa sensibilité, le budget est important, il augmente. Il y a du pognon, certes, mais il n'y a pas de vision – alors que les enjeux sont immenses, comme l'a souligné notamment Dominique Potier, qu'il s'agisse du renouvellement des générations, de la transition écologique, de la régulation du foncier ou de la désespérance de l'élevage – j'invite la commission à délocaliser une réunion de travail chez moi, dans le pays de Bray. Aucune stratégie ne dessine. Votre incapacité à savoir ce qui figurera dans le projet de loi d'orientation renforce mes inquiétudes.
En outre, la concurrence déloyale organisée dans le cadre des traités internationaux de libre-échange continue de fragiliser la souveraineté alimentaire que vous prétendez défendre. Quant à la disparition définitive des aides au maintien de la PAC régionalisée, elle va aggraver encore l'effondrement des filières bio.
Il est compliqué de refuser le pognon que vous mettez sur la table, mais il nous est impossible, au vu de votre absence de vision stratégique, de vous donner un chèque en blanc.