Je salue l'excellent travail de M. le rapporteur pour avis. Le groupe Horizons votera la mission Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales.
Je voudrais rappeler que l'on ne peut pas parler de budget de l'agriculture en France sans évoquer la politique agricole commune. Le budget que vous venez de présenter s'élève à plus de 5 milliards d'euros et à 2 milliards d'euros pour l'enseignement agricole. Il est bon de se souvenir que, pour la France, la PAC représente plus de 9 milliards d'euros par an sur quatre ans. À titre de comparaison, ce montant est de 6 milliards pour l'Allemagne. Autant dire que la politique agricole commune joue un rôle primordial pour l'agriculture française. J'en profite pour rappeler également qu'en matière de PAC, je suis un fervent partisan des aides non plus à la surface, mais au nombre de bras, au nombre de travailleurs employés sur les exploitations agricoles. Il faut mener à bien cette mutation.
En ce qui concerne l'enseignement agricole, je voudrais insister sur la nécessité de préserver le tissu des formations, qu'elles soient publiques ou privées, ainsi que celui des maisons familiales rurales, outils de formation de proximité qui concourent à attirer les jeunes – y compris ceux qui ne sont pas issus du milieu agricole – vers l'agriculture française.
Dans votre rapport, vous mettez l'accent sur la transmission des exploitations familiales. Cette transmission, c'est un peu « l'instant tendresse », si vous me permettez l'expression, de la vie professionnelle : lorsque l'on parle de transmission dans un cadre familial, on parle de souveraineté de l'exploitant agricole. Il y a un sujet que vous n'abordez pas directement dans votre rapport, c'est celui de la spéculation foncière. De quels outils disposons-nous pour la réguler, alors qu'elle nuit non seulement à l'agriculture, mais aussi à d'autres domaines, comme le logement ?
Pour ce qui est de l'environnement, deux sujets me paraissent importants. Le premier est la nécessité de préserver les crédits destinés à l'Agence bio, pour assurer la promotion d'une agriculture biologique qui peine, actuellement, à trouver son marché. Le second concerne les mesures agroenvironnementales et climatiques. La gestion de ces Maec est récemment passée des régions à l'État. Le versement des aides aux agriculteurs est un sujet d'inquiétude. Pour la seule Bretagne, il faut ainsi trouver 70 millions d'euros d'ici à quelques semaines. Il ne faudrait pas que l'on puisse dire que les fonds des Maec sont moins bien gérés par l'État qu'ils ne l'étaient par les régions.
Enfin, l'élevage est un autre grand sujet d'inquiétude sur lequel il faut travailler.