Nous nous opposons au financement par l'État du projet GPSO et nous demandons que les sommes déjà budgétées soient allouées à la rénovation des lignes de transports express régionaux (TER) de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie, ainsi qu'au chantier de modernisation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (Polt) – train que nous sommes nombreux à emprunter ici, du moins lorsqu'il roule. Le projet GPSO consiste en la création de deux nouvelles lignes à grande vitesse entre Bordeaux, d'une part, Toulouse et Dax, de l'autre. Les objectifs proclamés sont le rapprochement des villes du grand Sud-Ouest entre elles – mais toutes les villes de cette grande région ne sont pas concernées –, la création d'une alternative au transport aérien pour le trajet Paris-Toulouse et l'ouverture d'une liaison ferroviaire à grande vitesse avec l'Espagne.
L'État s'est engagé à financer la première étape du projet à hauteur de 40 %, soit 4,1 milliards d'euros. Les collectivités territoriales vont devoir contribuer, de même que l'Union européenne ; or, au-delà de la situation financière peu reluisante des collectivités, une majorité d'élus locaux rejette ce projet, tout comme les associations du territoire, notamment celles qui défendent l'environnement et les usagers des transports.
Il faut dire que le GPSO est un non-sens économique, puisque son coût final a été estimé à 14,3 milliards d'euros alors que la modernisation des lignes du quotidien aurait été beaucoup plus pertinente. La mobilisation des associations d'usagers a néanmoins permis d'obtenir des engagements, qui ont été réaffirmés hier, sur la régénération de la ligne Polt.
Comme l'A69, le GPSO est une aberration écologique qui induit l'artificialisation de milliers d'hectares de terres agricoles, de forêts ou milieux naturels.
Enfin, ce projet ne règle pas les problèmes de mobilités auxquels est confronté le Grand Sud-Ouest. Les lignes du quotidien ne sont plus entretenues dans de nombreux départements, d'autant que les moyens humains manquent pour faire circuler les quelques trains qui subsistent dans ces territoires.