Ce budget 2024 intervient à un moment marquant en matière de transition : celui de la mise en œuvre de la planification écologique. Pour la première fois, nous avons travaillé, sous l'impulsion du Président de la République et avec la majorité présidentielle, à une véritable planification en identifiant cinquante-deux leviers d'action qui nous permettront d'accélérer la transition et de respecter nos objectifs climatiques pour 2030 ; nous y avons intégré les dimensions de biodiversité, de limitation des ressources, d'adaptation ainsi que le sujet de la santé. Cette planification se traduit concrètement, dans le budget de la transition écologique pour 2024, par une hausse inédite de 7 milliards d'euros, soit 21 %, et même de 10 milliards en crédits de paiement. Cette augmentation s'inscrit dans la trajectoire proposée par le rapport Pisani-Ferry, l'objectif étant d'atteindre, d'ici à 2030, 67 milliards d'euros de moyens supplémentaires issus du public – État et collectivités – et du privé.
S'agissant des transports terrestre et fluvial, les députés du groupe Renaissance saluent l'augmentation du budget de 12 % proposée par le Gouvernement. Mais concrètement, que veulent les Français en matière de transports ? C'est à cette question que nous devons répondre ce soir en examinant les crédits relatifs aux transports et aux mobilités. Pour ma part, lorsque j'écoute les Français, j'entends trois priorités.
Tout d'abord, priorité doit être donnée au ferroviaire. Les Français souhaitent avant tout avoir des trains à l'heure. Cela nécessite notamment d'entretenir et de régénérer les rails, les aiguillages et les caténaires : nous y consacrerons 300 millions d'euros l'année prochaine. Il convient également de développer l'offre de fret et les trains de nuit : pour ce faire, une enveloppe de 400 millions est prévue en 2024. Il faut enfin développer l'offre de transport de voyageurs afin que nos concitoyens puissent se passer de leur voiture individuelle dans les nombreux territoires pouvant être reliés par des réseaux ferrés. Je pense notamment aux Serm, que Mme Brulebois a cités tout à l'heure et dont le développement doit beaucoup à l'adoption d'une proposition de loi de notre président Jean-Marc Zulesi. Nous avons prévu 700 à 800 millions d'euros, intégrés dans les CPER, pour poursuivre cette dynamique.
La deuxième priorité des Français est évidemment la route, qui restera toujours indispensable même si nous faisons le maximum en faveur des autres vecteurs de transport. Il convient en premier lieu de développer le vélo, auquel 250 millions seront dédiés l'année prochaine. Nous devons également changer les véhicules et les motorisations : nous y consacrerons 200 millions, qui serviront notamment à développer la prime à la conversion ainsi que l'offre de véhicules à 100 euros par mois qui sera proposée dès l'année prochaine. Permettez-moi à ce titre de mettre en avant Citroën, qui vient d'annoncer que son nouveau véhicule électrique, la ë-C3, sera proposé à moins de 20 000 euros, hors bonus, dans les prochains mois. Enfin, nous aurons évidemment besoin de nouvelles infrastructures : c'est tout le sens du financement accordé à l'Afit France, l'agence chargée de la construction de nouvelles routes, dont les moyens n'augmenteront cependant pas l'année prochaine.
La troisième priorité des Français concerne le transport aérien. Il s'agit tout d'abord de désenclaver les territoires qui n'ont pas la chance d'être reliés à Paris ou aux autres grandes villes de notre pays par des lignes ferroviaires : nous y avons consacré des moyens ces dernières années et nous continuerons de le faire en 2024. Un autre enjeu est celui de la décarbonation du secteur aérien : nous devons favoriser le développement de carburants d'aviation durables, auxquels nous dédions 200 millions d'euros, ainsi que les innovations technologiques qui permettront aux avions de devenir plus verts et plus respectueux de la planète. Madame Masson, consacrer de l'argent public au renouvellement des flottes n'aurait aucun impact en termes de décarbonation à l'échelle mondiale : les avions ne seraient pas détruits, ils seraient simplement transférés dans d'autres régions du monde. Ce serait donc une mauvaise politique, une mauvaise dépense publique.
Ce budget illustre donc notre responsabilité en matière de transition écologique : les 40 milliards d'euros engagés l'année prochaine en ce sens sont ceux de la cohérence. Avec ce budget historique, la majorité présidentielle prouve une nouvelle fois son engagement en faveur de la décarbonation des transports. J'appelle l'ensemble des groupes à soutenir cet effort en votant ces crédits.