Intervention de Marie Pochon

Réunion du mercredi 11 octobre 2023 à 18h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Pochon :

Mardi 26 septembre dernier, nous rappelions au Gouvernement l'urgence du dérèglement climatique en arborant lors des questions au gouvernement les « warming stripes » , qui montrent le rythme d'augmentation des températures au cours des siècles. Vous nous avez alors reproché de ne pas parler du fonds et d'adopter des postures sans nuances. Or les warming stripes ne sont pas une posture, encore moins le reflet d'une opinion, mais bien la traduction d'un fait scientifique. Le changement climatique bouleverse notre monde, puisqu'il conditionne l'habitabilité de la Terre, mais il est aussi un sujet éminemment politique. La contribution des activités humaines à cette évolution étant reconnue, nos choix politiques pour les orienter le sont aussi.

Puisque vous nous dites : « pas de posture, mais de l'ouverture », nous vous soumettons quelques propositions de bon sens. Le Haut Conseil pour le climat (HCC) le répétait, il y a quelques jours : pour avoir plus qu'un budget vert embryonnaire, il faut sortir des dépenses néfastes au climat. Nous proposons donc d'accélérer sur le sujet et de mettre fin à certaines niches incompréhensibles pour les Français, comme celle dont bénéficie le kérosène du secteur aérien, qui subventionne la mobilité des plus riches, alors que tant de nos concitoyens galèrent avec leur voiture ou avec des transports publics trop chers. Une autre proposition, simple et basique, consiste à protéger les forêts et les puits de carbone. Or le conditionnement des aides publiques à la bonne gestion forestière et le renforcement des moyens de l'ONF ont été divisés par deux ces dix dernières années.

Enfin, nous ferons plusieurs propositions pour soutenir les agriculteurs en bio en grande difficulté. Il n'est pas normal qu'ils soient moins soutenus par l'argent public que ceux qui font moins d'effort. C'est pourquoi nous proposons des fonds d'urgence pour aider l'agriculture biologique ou pour au moins empêcher les déconversions. L'argent part dans des impasses comme le label HVE (haute valeur environnementale). Nous proposons aussi de renforcer le malus point, l'éco-contribution sur les billets d'avion, ainsi que d'autres mesures.

Pour sortir des postures et montrer votre ouverture, seriez-vous prêt à reprendre toutes ou ne serait-ce qu'une de ces propositions dans le cadre de ce PLF ?

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