Entre 1974 et 1981, la SNCF n'a pas cherché à capter le trafic diffus, car elle se concentrait sur les transports lourds. La sidérurgie et les minerais étaient au cœur du dispositif. Nous acheminions par exemple le charbon dans les centrales électriques, car le nucléaire n'était pas aussi développé.
Pour la suite, la SNCF s'est plus orientée vers le wagon isolé. Il existait environ soixante-dix agences commerciales. La diminution de la force commerciale a mécaniquement affaibli la conquête de nouveaux clients face à la concurrence de la route. L'ouverture à la concurrence est intervenue à un moment où le fret ferroviaire avait déjà beaucoup régressé et où son outil de production avait été fortement affaibli. Dès lors, il était moins pertinent. Par ailleurs, l'offre de la SNCF était plus chère que celle de ses concurrents, parce que son modèle social était plus protecteur pour les cheminots.
En 2003, l'outil industriel était déjà bien fragilisé et ne permettait pas à l'entreprise d'affronter la concurrence en position de force, malgré les discours positifs tenus à l'époque par la direction en conseil d'administration.