Nous proposons, par l'amendement II-AC4, une revalorisation de 30 % des salaires des enseignants. Ce chiffre peut paraître considérable, mais il correspond à la perte de pouvoir d'achat liée à la non-compensation de l'inflation depuis 2010. La hausse que nous proposons est à la mesure de l'effondrement qui s'est produit : il ne s'agit que de revenir, en euros constants, au niveau de rémunération du début des années 2010, qui est une période extrêmement récente. Il s'agit d'un amendement d'appel, car la dépense proposée est considérable – nous l'avons d'ailleurs chiffrée. Nous voulons ouvrir le débat en donnant la mesure de ce qu'ont perdu les enseignants, de leur déclassement salarial et symbolique, sans doute inégalé dans d'autres professions.
L'amendement II-AC3, lui aussi d'appel, demande une augmentation pour tous les personnels. Vous avez évoqué, monsieur le rapporteur pour avis, les postes vacants et vous avez souligné que, dans certains métiers de l'Éducation nationale, la question qui se posait était celle de l'attractivité. Un des critères en la matière est, bien sûr, la rémunération. Celle-ci s'est effondrée si on raisonne en pouvoir d'achat. Les promesses faites par le Président de la République cet été n'ont pas été tenues : les augmentations de façade qui ont lieu sont annulées par l'inflation. Le pouvoir d'achat des personnels de l'Éducation nationale a ainsi stagné cette année, et il reste faible quand on le compare à la moyenne de l'OCDE ou à la situation des professeurs allemands, qui gagnent deux fois plus – même s'ils font parfois un peu plus d'heures que les enseignants français, les situations sont comparables. Il est urgent de répondre à la question salariale. Je vous prends au mot, monsieur le rapporteur pour avis : l'attractivité passe aussi par la rémunération, pour tous les personnels de l'Éducation nationale.