J'ai bien entendu les propos de la ministre des affaires étrangères, mais également ceux du ministre des armées, qui a évoqué l'engagement de la BITD pour livrer du matériel militaire.
Comme je l'ai déjà indiqué, nous éprouvons un besoin de simplification. Mais il convient de faire attention : à une époque, certains ont considéré que n'avions plus besoin de tels ou tels moyens pour se rendre compte ensuite qu'ils étaient nécessaires, ce qui nous conduit à les rechercher aujourd'hui.
Nous ne nous transformons pas pour la satisfaction de nous transformer. Pour ma part, je me concentre sur la situation stratégique telle qu'elle est, les menaces auxquelles nous sommes confrontés et les missions que nous pouvons accomplir. Ensuite, je m'interroge pour savoir comment nous pouvons être les plus efficaces pour agir, en faisant preuve du plus grand réalisme.
Par exemple, nous n'étions pas foncièrement engagés dans le champ informationnel. Le sujet a désormais été bien identifié, même si je ne prétends pas que nous sommes arrivés au bout de la démarche, notamment parce que ce domaine est en évolution permanente. Nous devons ainsi nous préparer aux conséquences de l'intelligence artificielle générative. Nous avons fait évoluer nos modes d'engagement et devons continuer à les faire évoluer, particulièrement sur la partie relative au réseau multi-senseurs multi-effecteurs (RM2SE) et la manière dont le commandement est organisé.
Si je ne dispose que de leviers pour me transformer militairement parlant, sans prendre en compte les ressources humaines ou les normes, l'efficacité opérationnelle en pâtira. Face aux menaces auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui, les réponses doivent nécessairement être globales. Nous ne pouvons pas nous concentrer uniquement sur le combat « des 300 derniers mètres ».
Enfin, si j'ai longuement parlé de la nouvelle conflictualité, je n'oublie pas que le terrorisme n'a pas disparu. Les phénomènes sont additifs. Le terrorisme au Sahel est bien présent et la situation évolue très rapidement dans cette zone. Le risque d'un grand « trou noir » au milieu du Sahel, que nous redoutions, peut survenir. Il ne s'agit naturellement pas d'une bonne nouvelle et nous allons devoir être capables de gérer cette question.
D'autres foyers de terrorisme existent et la menace Aqpa est réelle, compte tenu de sa capacité en matière de menace projetée. Mais ce danger est malgré tout assez bien pris en compte et la France n'est pas le seul pays au monde à lutter contre le terrorisme. Dans ce domaine également, nous partageons les responsabilités. Dans cette zone précise, d'autres pays sont assez actifs.