Cette possibilité existe déjà. Il faut cependant rester raisonnable, pour conserver une forme d'équité vis-à-vis de ceux qui s'engagent dès le départ. Certaines armées ont choisi de recruter des médecins déjà formés, mais cette formule est plus compliquée. Un équilibre subtil doit donc être maintenu. À la réflexion, le défi à relever est très important, mais nous allons y parvenir. Les armées doivent réussir à faire prendre conscience de la singularité du métier de médecin militaire.
Un autre débat récurrent concerne le parcours des médecins militaires. Aujourd'hui, les médecins militaires doivent d'abord être généralistes, c'est-à-dire médecins dans les corps de troupe, dans un régiment, sur une base aérienne ou sur un navire avant de se spécialiser. Auparavant, lors des épreuves classantes nationales (ECN), les externes choisissaient d'être soit médecins généralistes et urgentistes dans les corps de troupe, soit d'être praticiens hospitaliers.
Pour ma part, je pense qu'il est important que tous les médecins aient d'abord l'expérience d'un contact avec les militaires, dans les unités. Il est essentiel qu'ils puissent connaître la population qu'ils vont traiter. Si l'interaction avec le monde civil est impérative, nous ne pouvons pas non plus nous tromper de priorité. Nous devons à la fois disposer d'un maillage, mais aussi assurer une priorisation. Les liens entre les sphères militaires et civiles doivent être, ici aussi, renforcés : je rappelle que les hôpitaux militaires ne sont logiquement pas dimensionnés pour recevoir un nombre de blessés trop élevés en cas de conflit de haute intensité.