Les ressources humaines sont marquées par une forme d'inertie entre la décision prise et les effets mesurés. Celle-ci est encore plus importante sur un cycle d'une dizaine d'années. Malheureusement, cette attrition s'explique. Les études de santé débutent dès la terminale, à un âge où les projets professionnels évoluent encore. Le SSA doit être particulièrement explicite et bien expliquer aux personnes qu'il recrute quelques mois avant le baccalauréat les enjeux et sujétions d'une carrière de médecin militaire.
Par ailleurs, nos aspirants doivent conserver leur motivation initiale pendant leurs dix ans d'étude, qui constituent une forme de tunnel, réparti en deux tronçons, l'un de sept ans et l'autre de trois ans. Je comprends complètement que cet aspect soit compliqué d'un point de vue psychologique. Enfin, par la force des choses, nos aspirants médecins sont formés en partie en milieu civil et ils évoluent parmi d'autres étudiants qui se destinent à une carrière dans le civil, qui est différentes à bien des égards.
Le défi est immense, mais il peut être relevé, car le médecin militaire a choisi de faire autre chose ; il interviendra dans des situations que ses confrères rencontreront moins dans le monde civil. Le SSA doit mettre l'accent sur cet aspect et faire prendre conscience des responsabilités d'un médecin militaire en matière d'organisation et de commandement, ainsi que des perspectives de projection en opération.