Par la force des choses, l'amélioration de la préparation opérationnelle ne produira pas tous ses effets dès 2024. Cependant, nous avons bien avancé dans ce domaine. D'un point de vue qualitatif, Orion nous a par exemple permis d'effectuer un grand bond en avant, notamment pour notre capacité à concentrer notre entraînement par composante, pour en faire un entraînement interarmées. Nous n'avons pas dépensé moins d'argent, mais nous avons mieux optimisé les synergies. Ensuite, cette action est également liée aux nouveaux matériels et à la nouvelle manière de travailler. La transformation des armées concerne la modification de notre manière de combattre et donc de s'entraîner. Elle débute très tôt, par la formation initiale dans les écoles de sous-officiers et d'officiers.
Nous sommes conscients des différences entre les officiers et les administrateurs de l'État. Dans une armée, nous avons besoin de tout le monde, y compris de ceux qui ne risquent pas leur vie sur le terrain. Cependant, nous devons prendre en compte ce phénomène. Par ailleurs, nous devons rester lucides : aujourd'hui, le critère de la rémunération est important pour tous ceux qui recherchent un travail ; nous ne vivons pas dans un monde parallèle. Dans le civil comme dans le monde militaire, certains peuvent faire fi de ces contraintes financières, mais ils sont rares. Nous devons donc être vigilants. À l'inverse ce qui se passe dans le domaine capacitaire, je considère que, dans le domaine des ressources humaines (RH), le chef d'état-major des Armées (CEMA) ne dispose pas des leviers pour peser suffisamment.