La réserve est essentielle au fonctionnement des armées et le ministre a affiché l'objectif final de disposer d'un réserviste pour deux militaires d'active. Ici aussi, la réflexion doit s'intégrer dans une vision globale des ressources humaines et du monde du travail en général.
Ensuite, afin d'atteindre cet objectif, il nous faut simplifier les procédures de recrutement, mais également être plus pragmatiques sur la formation, les possibilités et les durées d'emploi des réservistes. Nous devons ainsi améliorer la structuration du dispositif et ouvrir d'autres catégories, comme une réserve d'expertises. Il importe également d'être conscient qu'un réserviste ne servira pas pendant trente ans, mais pour une durée plus limitée. Par ailleurs, par exemple, un réserviste dans le cyber produira des effets opérationnels, mais pour autant, il le fera probablement à partir du territoire national et non sur un théâtre d'opérations. Il s'agit donc de trouver un équilibre entre d'une part les exigences, sur lesquelles nous devons rester particulièrement fermes ; et d'autre part, un certain nombre de points sur lesquels nous devons faire preuve de plus de souplesse et de pragmatisme.
Au-delà, nous souffrons d'un réel problème de visibilité, pour recruter à la fois des réservistes, mais aussi des personnels d'active. En réalité, les militaires sont extrêmement peu visibles : je crois qu'entre 50 % et 75 % des Français peuvent passer la totalité de leur vie sans n'avoir finalement jamais été au contact d'un militaire. Nous devons donc augmenter notre « surface de contact » avec la population. Cela passe notamment par un travail encore plus étroit avec l'Education nationale. De même, en tant que parlementaires, et particulièrement en tant que membres de la commission de la défense, vous constituez bien évidemment des relais importants.
L'exercice Orion a permis une plus grande mise en contact de la population avec « ses » militaires, qui a été particulièrement appréciée par les femmes et les hommes de nos armées. Je travaille afin que le même mécanisme soit à l'œuvre lors d'exercices de moindre envergure qu'Orion, sur le terrain.