Mon général, nous résoudre à dire que nous rencontrons des difficultés en termes de recrutement reviendrait à mener une analyse incomplète, puisque celle-ci ne semble finalement être en grande partie que la conséquence d'une impossibilité de fidéliser nos militaires. À ce titre, le Haut Comité d'évaluation de la condition militaire (HCECM) a produit un inquiétant constat à propos des officiers, constat qui s'étend malheureusement aux sous-officiers et militaires du rang, dont les départs sont nombreux.
Tandis que le concept d'armée de masse a laissé place à celui d'un format d'armée plus cohérent avec la LPM, nous peinons néanmoins à stabiliser les effectifs. Ce phénomène s'explique notamment par la concurrence menée par le secteur civil, les conditions de vie offertes aux militaires, la crise de sens inhérente à la société, les difficultés familiales liées à la mobilité et, surtout, les perspectives d'évolution de la grille indiciaire, autant d'éléments venant contraindre les enjeux de fidélisation.
Par exemple, nous comprenons qu'il puisse être démotivant pour un militaire du rang présent dans l'institution depuis huit ans d'être rémunéré au même niveau qu'un nouvel entrant. Dès lors, mon général, vous qui connaissez nos armées mieux que personne, sur quels métiers et quels grades faut-il accélérer nos priorités ?